Pourquoi le secteur du sport peut être une solution à l'addiction au jeu et pourquoi l'interdiction totale de la publicité pour les jeux de hasard ne l'est pas…
Les représentants des intérêts du cyclisme, du basket-ball, du football et des organisateurs de grands événements sportifs demandent une concertation concernant l'interdiction totale de la publicité pour les jeux de hasard, telle qu'elle a été décidée par Arrêté Royal. Une interdiction totale de la publicité pour les paris sportifs ne protégera pas nos supporters de l'addiction au jeu, mais les orientera vers les offres peu sûres d'opérateurs non reconnus. Nous préconisons une approche qui fait porter la responsabilité sur le secteur sportif, qui met l'accent sur le jeu responsable avec la protection des mineurs et qui garantit la stabilité financière du secteur sportif.Toutefois, nos demandes répétées n'ont pas été entendues au cours des derniers mois. C'est pour cette raison que nous allons aujourd'hui au tribunal.
- Déclaration commune des sports professionnels belges -
En tant que représentants du secteur du sport professionnel, nous tenons aux intérêts de nos supporters. Nous les connaissons et les incitons chaque jour à faire du sport et de l'exercice. Notre secteur rassemble et fait rêver. Nous pouvons et voulons donc proposer une plateforme puissante pour leur apprendre à jouer de façon responsable. Nous voulons assumer ce rôle social.
L'Arrêté Royal actuel n'en tient absolument pas compte. C'est précisément la raison pour laquelle l'interdiction totale de la publicité pour les jeux de hasard, telle qu'elle a été publiée au début du mois au Moniteur belge, nous préoccupe beaucoup. Cette interdiction totale ne protégera pas les supporters de la dépendance au jeu. Elle ne fait qu'envoyer les fans vers des opérateurs non reconnus où le contrôle et la protection des joueurs sont inexistants. Ainsi, les opérateurs reconnus fonctionnent avec des contrôles d'âge, des restrictions sur les montants et empêchent les personnes vulnérables de jouer. En Italie, une interdiction de la publicité a entrainé une hausse de 50 % du marché illégal. Avec cette mesure, le gouvernement envisage maintenant un retour en arrière.
Le sport peut être un allié
Avec cette position, nous nous rallions à la Commission des jeux de hasard. Il s'agit du régulateur indépendant du gouvernement, qui met fortement l’accent sur la canalisation vers les jeux de hasard légaux afin de protéger au mieux les joueurs. Un opérateur qui souhaite proposer des jeux de hasard en Belgique doit se conformer à un grand nombre de mesures strictes telles que les contrôles d’âge, les limitations du montant qui peut être joué et l’exclusion des joueurs qui sont sous le coup d’une interdiction de jeu.
De plus, du côté du monde du sport, nous prévoyons déjà proactivement des mesures de protection pour les joueurs, en collaboration avec la Commission des jeux de hasard. Les appels répétés du monde du sport professionnel d'étendre ces mesures à l'ensemble du domaine sportif sont restées sans réponse. Au cours de l'année écoulée, toutes les demandes de dialogue adressées par le monde du sport au ministre de la Justice ou au Premier ministre sont restées sans réponse alors que le sport peut être un allié dans la communication et la politique du jeu responsable.
Cadre juridique solide
Nous sommes nous-mêmes favorables à des mesures plus strictes, telles que l'interdiction de la publicité personnalisée ou l'utilisation de stars du sport pour proclamer des messages publicitaires. Mais une interdiction totale de la publicité pour les jeux de hasard va à l’encontre du but recherché. Plus encore, elle est contre-productive. Une interdiction totale de la publicité pour les jeux de hasard affaiblit incontestablement le secteur sportif belge. En tant qu'organisateurs d'événements sportifs de premier plan et de compétitions de haut niveau, nous perdons de la puissance financière. Cela affecte non seulement nos clubs ou nos équipes, mais aussi les fans. Toutefois, nos demandes répétées n'ont pas été entendues au cours des derniers mois. C'est pour cette raison que nous allons aujourd'hui au tribunal.
La voie à suivre est celle d'un cadre juridique solide sur le plan des paris sportifs, comprenant des accords clairs sur leur promotion. Ainsi, nous canaliserons les joueurs de façon appropriée et nous ne supprimerons pas ces revenus indispensables pour les différents sports. De cette manière, nous ne marginaliserons pas les paris sportifs, mais nous leur donnerons une place claire et une responsabilité sociale.
Signé par,
- Jean-François Bourlart, CEO Intermarché-Circus-Wanty World Team
- Christophe Brandt, General Manager Cycling Team Bingoal WB
- Patrick Lefevre, CEO Soudal Quick-Step Pro Cycling Team
- Jurgen Mettepenningen, CEO Pauwels Sauzen - Bingoal Cycling Team
- Lorin Parys, CEO Pro League
- Kristoff Puelinckx, CEO European Open Antwerp, Tennis
- Wim Van de Keere, General Manager BetFIRST BNXT League