Q&A. Que se passe-t-il si un match est arrêté ?
Lorsqu’un match est arrêté en raison d'un mauvais comportement de la part des supporters, personne n’est gagnant. Les conséquences pour leur club sont grandes. Et vous ne rendez pas service aux autres supporters non plus ! Mais quand un arbitre décide-t-il d'arrêter un match ? Quelles sont les conséquences de cette décision ? Et quelles peuvent être les sanctions ? Découvrez-le dans cette FAQ.
1. Quand l'arbitre décide-t-il d'arrêter un match ?
Un arbitre ne prend pas la décision d’arrêter un match à la légère. Les supporters reçoivent plusieurs avertissements. En cas de violence verbale (chants), de discrimination et de désordre, l'arbitre agit en plusieurs phases.
Lorsqu’un premier incident survient, l'arbitre appelle les deux capitaines et leur demande leur collaboration pour inciter les supporters à se calmer. Par l'intermédiaire du speaker du stade, il est demandé aux supporters de s'abstenir de tout mauvais comportement. Le délégué au terrain informe immédiatement le responsable sécurité et le match delegate.
Si l'attitude du public ne s'améliore pas après cet avertissement formel, l'arbitre passe à la phase 2 de la procédure : il interrompt le match et demande aux joueurs de rejoindre temporairement le vestiaire. En cas de faits graves, l'arbitre peut passer directement à cette étape (et donc sauter une phase). Il demande également au délégué au terrain de donner un deuxième avertissement par l'intermédiaire du speaker du stade. Le délégué au terrain informe immédiatement le responsable sécurité. Dès que la situation s'est calmée, l'arbitre fait à nouveau entrer les joueurs sur le terrain et le jeu reprend.
L'attitude du public responsable de l'interruption ne s'améliore pas ? Ou l'attitude se détériore après le retour au calme ? L'arbitre doit alors passer à la troisième phase et arrêter définitivement le match. Il contacte également le responsable sécurité du club visité et la police à ce sujet. Un arrêt définitif est également prévu si les supporters de l'équipe adverse se comportent mal.
2. Un club perd-il par forfait si le match est définitivement arrêté par ses supporters ?
Non ! Depuis la saison 2023-2024, les matchs arrêtés définitivement par l'arbitre sont repris à huis clos, à partir de la minute où l'arrêt s'est produit et avec le score au moment de cet arrêt. Le manager du calendrier se concerte avec la Pro League, les deux clubs et le détenteur des droits sur la date de reprise du match. Il n’y a donc plus de défaite par forfait.
Cette nouvelle règle a été introduite parce que nous sommes pro football et pro compétition. Les supporters ne peuvent plus prendre le contrôle. Le principe sportif prévaut : le résultat d'un match se décide sur le terrain, et non sur tapis vert.
3. Quels sont les joueurs autorisés à jouer lors de la reprise ?
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Tous les joueurs qualifiés qui étaient inscrits sur la liste "Squad size limit" au moment de l'arrêt, même s'ils ne figuraient pas sur la feuille de match initiale.
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Les joueurs remplacés et exclus avant l'arrêt ne peuvent plus jouer.
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Les joueurs suspendus avant le match interrompu ne peuvent pas figurer sur la feuille de match.
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Les joueurs qui étaient sur le terrain au moment de l'arrêt ne peuvent pas figurer comme remplaçants sur la feuille de match pour la fin du match.
De plus, le match reprend à l'endroit où il a été arrêté, comme une rentrée de touche, un penalty, un coup franc, un coup de pied de but, etc. Le match a été arrêté pendant le jeu normal ? Dans ce cas, le match reprend par un entre-deux à l'endroit où il a été interrompu.
Retrouvez ici plus d’infos sur les règles.
4. Quelles sont les sanctions en cas d’arrêt d'un match ?
Lorsqu’un match est arrêté en raison d'un mauvais comportement des supporters, le club est tenu pour responsable. La Pro League impose automatiquement une amende au club concerné. Si le match a pu reprendre, l'amende s'élève à 25 000 euros. Le match a été définitivement arrêté ? L'amende s'élève alors à 50 000 euros, ou à un multiple de cette somme en cas de récidive au cours de la même année.
Outre les règles internes de la Pro League, les clubs doivent également craindre les procédures disciplinaires. Sur la base du rapport du match delegate, le procureur de la Fédération peut décider d’imposer des matchs à domicile à huis clos. Même s'il est prouvé que le club concerné a fait tout ce qui était en son pouvoir pour maintenir le calme. Cette sanction peut également être imposée au club dont les supporters visiteurs se sont mal comportés.
La sanction de "jouer à huis clos" peut être imposée pour le stade complet ou pour une partie du stade et donc être limitée à certaines tribunes et/ou à certains blocs. La sanction de jouer sans supporters prend effet lors du premier match officiel. Il s'agit du premier match officiel - à l'exclusion des matchs de Coupe - au cours duquel le public serait normalement présent.
En cas de mauvais comportement et/ou d'incident, selon le tableau indicatif, une amende pouvant aller jusqu'à 5000 euros sera infligée et, en cas d'arrêt définitif du match, des matchs à huis clos - avec ou sans sursis - ou des sanctions alternatives, telles qu'une campagne de sensibilisation obligatoire.
5. Qui décide de l'interdiction de stade pour les fauteurs de troubles ?
Outre les conséquences pour les clubs, les mauvais comportements peuvent également entraîner des sanctions individuelles. Les fauteurs de troubles peuvent se voir infliger des interdictions de stade allant de trois mois à une interdiction à vie. Ces sanctions s'appliquent aussi bien au football professionnel qu'au football amateur. Qui prend les décisions ? Trois organes peuvent prononcer des interdictions de stade.
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Interdiction de stade administrative = la police
Le Service Sécurité Football du SPF Intérieur peut imposer une interdiction de stade sur la base d'un procès-verbal. Une infraction commise dans le cadre d'un match de football peut donner lieu à un procès-verbal dressé par la police. Le procès-verbal est transmis au Département Sécurité Football, qui peut interdire à la personne concernée l'accès aux matchs de football. L'interdiction de stade peut être accompagnée d'une interdiction de périmètre pour la même durée et d'une amende de 50 à 5000 euros.
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Interdiction de stade judiciaire = le juge
Les infractions sont plus graves ? Dans ce cas, le dossier peut être porté devant un tribunal. Un juge compétent décidera alors des sanctions à prendre à l'encontre de l’auteur des faits. Le fauteur de troubles risque une interdiction de stade de longue durée, ainsi qu'une amende, voire une peine d'emprisonnement.
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Interdiction de stade civile = le club
Les instances du football peuvent également prononcer des interdictions de stade. Dans cette catégorie, les interdictions sont imposées par un organe central, la Chambre Nationale des Exclusions Civiles. Il s'agit d'un organe relativement nouveau, créé en 2022 par l’URBSFA et la Pro League, pour réagir plus rapidement en cas de mauvais comportements. Des infractions se produisent-elles dans le stade lors d'un match ? Après identification, un dossier est constitué et transmis à la Chambre Nationale. Cette dernière se prononce dans un délai de 25 jours ouvrables, procédure d’appel comprise. Cet organe peut prononcer des interdictions de stade allant de 3 mois à une interdiction à vie. Cela se fait sur la base d'un tableau indicatif. De cette manière, les infractions sont sanctionnées de la même manière dans tous les stades. Les interdictions peuvent être prononcées tant dans le football professionnel que dans le football amateur.
Ce n’est pas la première fois que cette personne reçoit une interdiction de stade ? Dans ce cas, les trois instances lui infligeront une interdiction de stade d’une durée de 25 ans.
Le football crée des émotions qui nous unissent. Les mauvais comportements gâchent ces émotions pour tous les fans de football. C'est pour cette raison que nous voulons sanctionner le plus sévèrement possible les fauteurs de troubles qui salissent la réputation du football belge. Évitez les interdictions de stade et soutenez votre équipe, ne lui faites pas honte.