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Pro League

Qui est Juan Lozano, candidat au Hall of Fame ? Un génie du ballon qui n'a jamais disputé un match international

Né en Espagne, formé au Kiel. C'est la description la plus simple de notre nominé au Hall of Fame, Juan José Lozano Bohórquez. Un nom dont on parle de génération à génération dans le football belge. Mais pour ceux qui ne l'ont jamais vu jongler sur un terrain, il s'agit simplement d'un nom synonyme de beau jeu. Voici donc son histoire.

Comme son nom l'indique, Juan Lozano est d'origine espagnole. Ses parents ont déménagé à Anvers quand il était très jeune. Il s’est ainsi retrouvé dans les équipes de jeunes de l’ancien Beerschot VAV. C'est là que son talent n’est pas passé inaperçu. L'entraîneur François Geeraerts n’est évidemment pas passé à côté. C'est lui qui, lors de la saison 73-74, a donné à Lozano, alors âgé de 18 ans, ses premières minutes de jeu au plus haut niveau.

Juan Lozano, premier rang, à droite

Vainqueur de la Coupe, au grand dam... du sponsor
Il s'est rapidement imposé comme un véritable artiste sur les terrains belges. Le belgo-espagnol ne respectait pas les instructions tactiques de ses entraîneurs, mais il pouvait se le permettre grâce à sa vista et à sa superbe intelligence de jeu. Pendant des années, il a été la plaque tournante des Rats. En 1979, il remporte son premier et unique trophée avec le Beerschot en tant que capitaine et ceci après une solide campagne de Coupe où les Anversois ont éliminé le Standard de Liège, le Sporting Lokeren et le RSC Anderlecht avant de s’imposer en finale face au Club Brugge.

Le dimanche 10 juin 1979, dans un stade du Heysel plein, c’est Johan Coninx qui a inscrit l'unique but de la partie peu après la mi-temps. Le Beerschot a ainsi remporté sa deuxième Coupe de Belgique contre le Club Brugge de deux autres candidats au Hall of Fame. Raoul Lambert et Jan Ceulemans ont dû regarder Juan Lozano soulever le trophée dans les airs.

Juan Lozano (à gauche) soulève la coupe avec Jan Verheyen.

Ceci au grand dam du sponsor du Beerschot, Buchmann, qui allait voir son nom briller sur le torse des vainqueurs. En effet, les joueurs avaient échangé leurs maillots juste avant la cérémonie. La marque de jeans des Brugeois, « 94R », a ainsi reçu toute la visibilité.

Vers le top par un détour
En 1980, « El Rey » a décidé de tenter sa chance aux États-Unis. À la surprise générale, il rejoint les Washington Diplomats, où il est devenu le coéquipier de Johan Cruijff et Wim Jansen, entre autres. Toutefois, l'aventure s'est rapidement arrêtée en raison des problèmes financiers du club.

Très vite, « Mister » Michel Verschueren lui propose une porte de sortie et, en 1981, ce génie du ballon prend la route de notre capitale. C'est au RSC Anderlecht qu'il connaît ses plus grands succès, dont le point d'orgue est son but en finale de la Coupe de l'UEFA 1983. Lors du match retour au mythique Estádio da Luz, Lozano égalise de la tête, ce qui n'est pas son point fort, face au SL Benfica. L’assist est l'œuvre de l'autre candidat au Hall of Fame, Frank Vercauteren. Les nominés Erwin Vandenbergh et Ludo Coeck étaient également présents au coup d'envoi contre le grand club portugais.

C’est notamment cette brillante prestation qui lui a permis d'être transféré au Real Madrid. Après deux saisons à osciller entre le banc et le terrain, il retourne à Bruxelles. Chez les Mauve et Blanc, il retrouve le plaisir de jouer dès l'été 1985 et ne sort plus de l’équipe, jusqu'à ce que le sort s'acharne sur lui le 12 avril 1987. Lors d'un match contre le SV Waregem, il subit une fracture ouverte de la jambe à la suite d'un solide tacle d'Yvan Desloover.

Une icône à qui le football international lui a été refusé
Cette blessure a marqué la suite de sa carrière, car Lozano n’a ensuite plus jamais réalisé les mêmes performances qu'auparavant. Après des passages à l’Eendracht Aalst et Berchem Sport, Juan Lozano a mis un terme en mode mineur à sa carrière de footballeur à l'âge de 36 ans. Et ce, sans avoir joué un seul match international. Une anomalie pour un grand joueur comme El Rey.

En Espagne, le nom de Lozano n'est jamais entré en compte. Pas même à l'époque où il évoluait au Real Madrid. Les Diables Rouges ont bien voulu l'emmener à la Coupe du monde 1982 - en Espagne. Mais une commission sénatoriale a refusé sa naturalisation et « El Matador » n'a donc jamais disputé de match international.

Image du 'Nieuwsblad'

L'influence de Lozano sur le football belge va au-delà de ses performances sur le terrain. Il a inspiré une génération de jeunes joueurs par son style et sa technique raffinée. Plus qu'un simple footballeur, il était aussi une icône du football belge. Sa popularité en Pro League reste élevée et il est toujours considéré comme l'un des plus grands artistes et l’un des joueurs le plus influent de l'histoire du football belge. 

Juan Lozano a disputé 305 matchs depuis la création de la Pro League, au cours desquels il a inscrit 96 buts.